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Mercredi 1er Septembre 2010 - Communiqué

Déchets nucléaires : le cynisme du patron de la Meuse



Samedi dernier débutait à Bonnet (Meuse) le Festiv’info « Petit festival contre grosse poubelle nucléaire de Bure ». Au même moment - pressentant le succès de ce festival ? - Christian Namy, président du conseil général de Meuse, tentait un contre-feu via les colonnes du quotidien régional « Le Républicain Lorrain » . l'article
En peu de mots et après quinze années de faux-fuyants, l’interviewé lâche les véritables et déso(pi)lantes raisons de l’acceptation du projet Bure par le département. En a-t-il bien saisi les conséquences ? Analyse par la Fédération Grand-Est STOP déchets nucléaires.



Christian Namy, président UMP du conseil général de la Meuse voit une « opportunité » dans ce qui se trame dans la région de Bure. Curieux, une « opportunité » ne s’applique-t-elle pas à quelque chose de positif, qui apporte un vrai plus ? Comment le pilote du département peut-il être gogo au point de confondre un monstrueux dépotoir radioactif souterrain en une « opportunité » ?



La foi du charbonnier Namy



Le mot transpire dans chaque phrase de l’interview. Ce qui guide le patron de la Meuse ? Il fait « confiance ». Le rôle d’un décideur, surtout pour un projet aux conséquences majeures, ne devrait-il pas être d’accumuler un maximum d’informations, de chercher à savoir, à comprendre, de mettre face-à-face les arguments contradictoires ? Non, lui se contente de faire confiance. Une foi aveugle dans l’Andra. Cette Andra qui ne trompe plus que ceux qui le veulent. Cette Andra aux pratiques scandaleuses sur la poubelle nucléaire qu’elle gère à Soulaines, dans l’Aube, au point qu’elle fut épinglée par un organisme scientifique indépendant : « Il est choquant de constater que le CSA effectue depuis sa création des rejets radioactifs liquides et gazeux, alors que le décret de création de 1989 exclut clairement la réalisation de tels rejets » (1). Cette même Andra qui, voici deux ans avec son projet d’enfouissement de déchets radioactifs dits FAVL (Lorraine et Champagne-Ardenne étant alors largement concernées), s’est vue prise la main dans le sac avec un dossier truqué destiné aux élus (toxicité des déchets concernés, durée de radioactivité de ces déchets) (2).



Quant à la confiance également mise par C.Namy dans le « Comité local d’information et de suivi » de Bure (Clis), chacun sait que ce « machin » a amplement failli et qu’il manigance depuis des mois pour repousser le lancement d’une expertise indépendante du programme de l’Andra, ainsi que la présentation à ses membres de la réalité de ce qui se passe à Soulaines. Toutes les précautions sont prises à Bure ? « Ils » avaient tenu le même discours aux populations de Asse (enfouissement en Allemagne) voici quelques années. Aujourd’hui les galeries sont inondées et les fûts de déchets nucléaires barbotent dans de l’eau inattendue.



Confiance ? L’accumulation de scandales sidérants a largement ouvert les yeux de nos concitoyens : sang contaminé, amiante, Tchernobyl, grippe H1N1, etc. Les Meusiens eux-mêmes n’ont-ils pas été floués par le conseil général dont la facture de son « hôtel » a explosé ? Et leurs élus ne les ont-ils pas bercé d’illusion pendant près de quinze années en leur affirmant que « Bure n’est qu’un laboratoire » ? Confiance !



Le mot magique-tragique : emplois



A écouter Christian Namy, voilà qui est nouveau : il accepte le projet Bure pour les emplois qui sont promis. On est là bien éloigné des envolées passées de « la Meuse qui se sacrifie pour la Nation en offrant son territoire ». Des emplois ! Les emplois (promis depuis des lustres) d’aujourd’hui peuvent-ils contrebalancer la pollution de la terre de nos enfants, des enfants de leurs enfants… ? Et quel cynisme lorsque l’on voit - Christian Namy ne s’en cache même pas - que les employés vont être utilisés pour justement creuser le tombeau qui va empoisonner la région. Abject, non ?



« Opportunité », pour qui en réalité ? De par ses subsides artificiels (30 millions d’euros, par an, pour chacun des deux départements), cette « opportunité » ne cacherait-elle pas, en fait, les incompétences flagrantes des élus de Meuse et de sa voisine Haute-Marne ; élus dont les « actions » ne font que creuser localement la crise démographique, économique, et…de confiance.



Est-ce vraiment le genre de personnages que les populations de Meuse et de Haute-Marne veulent voir piloter leur département ? Dans le projet BURE ils ne peuvent plus faire illusion. BURE n’est plus le sympathique laboratoire scientifique annoncé ; le cheval de Troie renferme une poubelle monstrueuse. Gérer sérieusement les déchets du nucléaire, surtout ne pas les enfouir ! Chacune et chacun peut agir, rejoindre les associations, participer massivement aux actions programmées.



Prochaine opération : ANDRA LAND Dimanche 12 Septembre à SOULAINES (Aube) à partir de 10H



(1) Rapport n° 06-40 de la CRIIRAD – 27 pages – Juin 2006
(2) Communiqué CEDRA du 16.07.2008 « Poubelle nucléaire : les révélations d'un rapport tout chaud » Projet qui a été refusé par de nombreuses populations dont, en définitive, celles d’ AUXON et de PARS-LES-CHAVANGES